vendredi 23 avril 2010

New York, I Love You

C'est le premier film que je vois depuis un mois de bénévolat dans ce cinéma et de plus je suis doublement en retard car c'est un film qui date d'octobre 2009.

Dans le guide : pas de résumé mais une apologie de la grosse pomme fascinante, vertigineuse et pleine d'émotions. L'affiche du film présente celui-ci comme une sorte de Paris, je t'aime (quelle originalité dans le titre) et comme un collage de tranches de vies de plusieurs personnages mises ensemble. On peut donc supposer que New York, I Love You c'est Paris je t'aime à l'américaine. J'avoue que j'avais peur de tomber sur un film intello-mièvre et sophistiqué vu le titre et la flopée d'acteur connus ou dont on connaît très bien le visage mais pas le nom. Toutefois je n'ai pas vu Paris je t'aime, alors je ne savais pas à quoi m'attendre. Par contre j'aime assez New York et son charme cosmopolite, vieillot et parfois bohémien.


Je savais que le film avait plusieurs réalisateurs différents qui s'étaient occupés chacun d'une partie du film, je m'attendais à des courts métrages bien distingués des uns des autres comme dans New York Stories. Mais ici il s'agit bien d'un seul film avec différentes histoires imbriquées qui sont en fait une seule et même car on le comprend à la fin. Les histoires se suivent et ont une certaine continuité entre les personnages avec des scènes de transition dans leur vie quotidienne en tant qu'habitant de New York, sauf peut-être 1 ou 2 sections qui laissent un peu perplexe...

Tout d'abord je suis arrivée en retard, j'ai donc ratée la première section mais on m'avait prévenu qu'elle était moins bonne et aussi je trouve que Hayden Christensen n'est pas un très bon acteur, donc pas de regret. Par contre la suite nous met un peu plus dans le bain : 2 personnages, un indien jainiste et une juive hassidique dans une négociation pour l'achat d'un diamant. Non seulement ils comprennent la langue de l'autre mais aussi ils se découvrent une sorte de lien spirituel. A noter que Natalie Portman est magnifique, même chauve !

Section suivante, j'ai trouvé l'histoire assez attachante dans une banalité originale (lol). C'est l'histoire d'un mec, un compositeur de musique de dessin animé (Orlando Bloom), qui commence à développer une relation avec l'assistante de son producteur mais il ne l'a jamais rencontrée ni vu son visage, il sait juste qu'elle a une voix très sympathique et beaucoup d'esprit. Le mystère étant attirant, il insiste un peu puis fini par abandonner stressé par le poids du travail que lui donne son patron. Mais ce travail était-il peut-être juste un prétexte ?


La scène suivante (réalisée par Yvan Attal) met en scène 2 "couples" ou plutôt 2 duos sur le même mode opératoire qu'est de sortir dans la rue fumer sa cigarette. La première rencontre est plutôt cocasse avec un homme (Ethan Hawke) utilisant son bagou volubile afin de séduire une belle asiatique, il commence à jouer l'expert "sexuel" alors que la jeune femme se révèle être elle-même une...professionnelle du sexe La seconde rencontre joue plutôt dans la provocation avec une femme dans le début de son bel âge (Robin Wright) qui tente d'allumer (cigarette et "cigare") un inconnu juste pour se tester.

New York nous est ensuite présentée à travers les yeux et la réflexion d'un adolescent dont la principale inquiétude est de se faire déniaiser mais malheureusement sa petite amie (Blake Lively) l'a laissé tomber 2 jours avant le bal de promotion, son pharmacien lui propose alors sa propre fille. Ô surprise, elle est handicapée et en plus il doit se plier à ses 4 volontés. Mais la belle n'est pas ingrate et le récompense d'une façon bien particulière... Méfiez-vous de la méthode stanislavski !

Ensuite le film devient plus sensuel, avec l'histoire d'un couple et d'un "plan cul" d'une nuit (one night stand) qui se transformerait presque en vraie histoire et pourtant rien ne les attirait forcément l'un vers l'autre, ni l'âge ni le style. On rentre dans la psychologie homme et femme pendant le processus de "tomber amoureux".


La section suivante me laisse assez perplexe, je n'ai pas très bien compris ce qu'il se passait mais une chose sûre est l'esthétisme : façon de filmer, couleurs, contrastes de lumières... Shia LaBeouf est très touchant en Quasimodo et sa courte relation avec la vieille chanteuse d'opéra emprunte d'élégance et de pudeur. Je ne sais pas si Shia était un fantôme du passé ou un être humain ignoré de tous, mais la nostalgie et la tristesse règnent dans la scène. " Vous êtes trop jeune pour être si triste" lui dit-elle avant qu'il ne disparaisse.

Plus de gaîté maintenant ! On suit une petite fille et son papa, l'une est blanche et l'autre est de type métis/latino. On se demande ce qu'ils font à déambuler dans central park comme ça, mais en tout cas il est évident qu'ils s'aiment très fort, tant et si bien que les nounous du parc le complimentent en lui disant qu'il est un très bon M. Nounou (a man nanny). Ce qui le laisse perplexe tout de même car en réalité il est un danseur reconnu et s'occupe de sa fille à cause de la démission de la mère (qui semble avoir refait sa vie avec un monsieur assez riche). J'ai été étonnée de voir que la réalisatrice n'est autre que Natalie Portman, elle signe aussi le scénario de cette partie du film et le travail est à la fois esthétique et critique sur les préjugés sociaux.

En parlant d'esthétique, la partie suivante narre l'histoire d'un peintre un peu obsédé par une jeune herboriste du quartier chinois, mais obsédé dans une recherche de muse. Il est subjugué par son regard en amande. J'ai bien aimé l'idée de peindre avec de la sauce soja, comme un effet brou de noix. On voit le peintre s'évanouir en plein travail et se réveiller à la recherche de la jeune fille pour lui proposer de lui faire son portrait, lorsqu'elle se décide, elle apprend que le peintre est mort et se voit proposer le loft de l'artiste sans ménagement. A-t-elle été hanté par le fantôme de l'artiste ? En tout cas elle retrouve son portrait dont il ne manquait que les yeux et qu'elle fini par rajouter elle même, lui donnant une âme ou achevant ainsi le travail de l'artiste.

Un peu d'humour cette fois avec ce couple de personnes âgées. ici c'est une vraie tranche de vie d'un couple qui se plaint des enfants, se taquine, faisant attention à l'autre de façon un peu rude mais toujours follement amoureux. On découvre qu'ils ont traversé la ville et failli "mourir" d'épuisement ou renversés par des voitures, juste pour commémorer leur anniversaire de mariage face à la mer, mais leur moment de béatitude est interrompue, le rêve se faisant rattraper par la réalité urbaine. Et c'est reparti !

Dernière partie du film, où l'on comprend le lien entre tous les protagonistes, comment a été a saisi le quotidien fantastique des new yorkers quel que soit leur métier, leur race, leur âge... Le film n'a pas vraiment de fin, la vie à New York est infinie, des quotidiens peu banals il y en aura toujours et chaque habitant en serait le héros.

On sort de ce film avec le sourire mais marqué d'une petite nostalgie. Il faut aimer New York et accepter son image fantasmée pour apprécier ce film. A ce qu'il parait le cycle de films de ce genre sur les grandes villes continue et apparemment Shanghai wo ai ni et Rio eu te amo sont en préparation avec un film sur Jérusalem entre les 2.