
Par trois fois Joy tente de trouver du réconfort auprès de ces femmes mais se heurte à leurs propres problèmes, plus ou moins graves (tentative de remariage et retour du père pédophile pour Trish et problème d'égocentrisme pour Helen) et repart chaque fois déçue sans solution mais le pire c'est qu'elle s'excuse continuellement. Dès son arrivée, sa dondon de mère se met à la culpabiliser. Deuxièmement, son aînée de sœur commence à lui faire la leçon remettant en cause toute sa vie et ses convictions (Joy végétarienne travaillant avec des taulards). Et troisièmement, sa superstar de sœur joue la condescendante et fausse modeste avec ça : non elle n'a pas coupé les ponts avec ses origines, oui la poésie c'est trop fastoche, pff c'est normal que je me tape Keanu (Reeves ?) ! Ses réponse, Joy les trouvera finalement d'elle-même à l'aide de vieux fantômes, réels ou "concrétisant" ses doutes ? Elle finira par affirmer sa personnalité et sa volonté d'aller de l'avant en refusant de se suicider.
Le cycle de Joy était terminé dès lors qu'elle voulut retourner auprès de son toxicomane lasse de toutes ces stupidités, mais trop tard puisqu'il avait déjà effectué la connerie de sa vie. On se demande presque ce qu'ils faisaient ensemble : lui est noir et immigré et elle blanche et juive. L'histoire de l'ainée Trish est aussi très importante dans le film, c'est elle qui a des enfants. L'ainé est à la fac et se voit confronté à son père pédophile rééduqué, Timmy qui s'interroge sur l'homosexualité et la pédophilie, et la benjamine complètement tordue qui prend du lithium ou par défaut du prozac, en plus elle ne suit même pas de vrais cours de chant mais une version beaucoup plus beauf, le karaoké. Par chance la mère avait rencontré Harvey, un homme vraiment pas terrible affublé d'un grand geek de 40 ans qui semblait presque être la voix cynique mais morale du film jusqu'à ce qu'il nous sorte ses réflexions sur la Chine (à la fin du film notamment). Pourtant sur un malentendu, tous les espoirs de former une famille recomposée volent en éclats. En effet, Timmy prenant son rôle d'homme de la maison très à cœur fit entrer le futur époux dans sa chambre et crut qu'il voulait s'en prendre à lui.
Le père, ancien pédophile a aussi quelques scènes significatives comme lorsqu'il croise un petit garçon et lui sourit par politesse ou perversité ? Ou alors lorsqu'il sert de gigolo pour une Charlotte Rampling aigrie au regard à la fois charismatique et glacial.
Le film n'était pas très compliqué à comprendre et sa qualité viendrait plus du choix esthétique du réalisateur et du jeu des acteurs. L'humour se trouve vraiment nulle part autre que dans le détachement émotionnel des personnages sur des situations bizarres et dérangeantes.
Je vous mets des morceaux choisi par mes soins pour que vous compreniez un peu l'ambiance du film :
Timmy : "Les enfants m'ont traité de pédale et ont dit que papa était pédophile, et moi je me suis enfui comme une grosse pédale !"
Trish : "Timmy, je te jure que personne ne t'enfoncera quoique ce soit tant que je serai là."
Le geek : "Pardonner et oublier, c'est comme liberté et démocratie, tout ça n'aura plus d'importance quand la Chine aura dominé le monde."
Le film se passe presque en huis-clos toujours dans des pièces de maison ou des espaces étouffants et les plans sont souvent très rapprochés et statiques. En ce qui concerne l'histoire, pour Joy je dirais que son histoire est cyclique (les scènes cruciales de discussion dans les cafés), concernant Trish je dirais que quoiqu'elle désire elle sera toujours submergée par ses enfants. Quant à Helen j'ai pas grand chose à dire sauf peut-être qu'elle représente la voix du réalisateur lorsqu'elle dit : "Il est difficile de faire un bon scénario" . Et tout ça sur fond de pardon et d'oubli.
Tout se joue à la bar mitzvah du petit. Il devient un homme, Joy se débarrasse de ses fantômes. et même la sœur prodige est présente Mais je me pose quand même une question : pourquoi des juifs ? Je n'ai pas l'impression que c'est forcément un élément majeur du film et même que dans l'histoire les indices juifs sont d'abord subtils puis explicites : la mère est jouée par Renée Taylor (Silvia Fine dans Une nounou d'enfer), ils habitent en Floride (le rêve de retraite de tous les juifs des USA ?), Trish commande une salade avec la sauce à part (ça ne doit pas être un mélange kasher alors), son homme est un vrai "mensch" qui aime Israël, le fils de Harvey qui réclame ironiquement un truc un peu plus "juif" lorsque que la petite fait l'enfant de choeur et enfin le point culminant avec la bar mitzvah etc. Je reste du coup perplexe, on dirait qu'il n'y a que la grande sœur qui est juive, pour les autres on dirait qu'on s'en fout.
D'habitude dans les films les juifs sont dépeints de façon folklorique ou avec humour même noir, tellement qu'on a presque parfois envie d'être juifs nous-mêmes. Mais là dans Life during wartime, non. Malgré leur judaïsme, c'est une famille américaine, le film se passe aux États-Unis. Le mot terrorisme revient même souvent, et la fin nous sert une morale judéo-chrétienne : le besoin d'un père et le pardon miséricordieux. Tout ça sans vraie critique au fond, même si la scène du café de nuit est ridicule et que ça parle pendant 10 secondes de Mc Cain.
Pour conclure, je ne sais pas si je conseillerais ce film. A voir peut-être si vous êtes amateurs de films indépendants. J'ai lu que le film n'avait pas tellement de bonnes critiques et qu'il y manquait l'humour au vitriol selon l'Express mais il reste tout de même riche en détails. Une dernière remarque aussi sur la bande originale... originale voire non-assortie. D'ailleurs même le titre est bizarre, il renvoie à une chanson sur le Vietnam ?!
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