vendredi 10 juin 2011

Le Chat du Rabbin, le film de Joann Sfar

Un dessin animé adapté de la bande dessinée de Joann Sfar ! Ce n'est donc pas que pour les enfants ! Même si l'auteur ne voulait pas en faire quelque chose d'intellectuel, je pense que le film porte en lui une double lecture et une réflexion morale sur les religions très profondes.

Synopsis :
Alger, années 1920. Le rabbin Sfar vit avec sa fille Zlabya, un perroquet bruyant et un chat espiègle qui dévore le perroquet et se met à parler pour ne dire que des mensonges. Le rabbin veut l’éloigner. Mais le chat, fou amoureux de sa petite maîtresse, est prêt à tout pour rester auprès d’elle... même à faire sa Bar-Mitsva !
Le rabbin devra enseigner à son chat les rudiments de la loi mosaïque !
Une lettre apprend au rabbin que pour garder son poste, il doit se soumettre à une dictée en français. Pour l’aider, son chat commet le sacrilège d’invoquer l’Eternel. Le rabbin réussit mais le c
hat ne parle plus. On le traite de nouveau comme un animal ordinaire.
Son seul ami sera bientôt un peintre russe en quête d’une Jérusalem ima
ginaire où vivraient des Juifs noirs. Il parvient à convaincre le rabbin, un ancien soldat du Tsar, un chanteur et le chat de faire avec lui la route coloniale...

Sans tomber dans les clichés d'amour et de tolérance entre les religions, je trouve que la relation entre le rabbin et le cheikh donne une bonne leçon de cohabitation entre les religions, même si au fond c'est aussi parce qu'ils sont de la même famille. D'ailleurs cela vaut aussi pour les 3 grandes religions : cathos, juifs et musulmans, c'est un peu la même chose au fond (n'est-ce-pas le même Dieu ?) comme le fait remarquer justement le rabbin au péril de sa vie.

Au fond, la religion idéale et le refuge paradisiaque n'existent pas lorsque les hommes pensent avoir raison quitte à utiliser la violence fanatique ou convertir de force (épisode des Touaregs) ou qu'ils décident d'exclure leurs semblables pour conserver leur idée de la religion (épisode des Juifs noirs ou rejet du juif russe). Comme le fait remarquer le Chat, un homme reste un homme, idiot ou pas.

D'ailleurs, le fait que la voix de la contestation soit celui d'un chat insolent passe mieux. Il ne peut se positionner en faveur de personne en n'étant pas humain même si ses maîtres son juifs (la religion ce n'est pas une affaire de chat), il est seulement à la recherche du bonheur simple d'être au près de sa jolie maitresse bien aimée.

Un petit bonus : le making of du Chat !



Les autres religions aussi en prennent pour leur grade, comme avec les musulmans à la lecture du Coran fanatique et erronée et cette sorte d'hédoniste qui fini mal. C'est un autre musulman sage qui le leur dit, mais comme c'est un artiste nomade il possède plus d'ouverture d'esprit que ces Touaregs vivant en retrait du monde. Au final, le paradis religieux et tolérant n'existe pas et on doit le créer soi-même.

En ce qui concerne l'esthétique du film, les dessins sont moins durs et moins sombres que ceux de la bande dessinée avec peut-être aussi la sensualité ou la dramatisation en moins. J'avoue que j'aime beaucoup ce que fait Sfar, de Gainsbourg vie Héroique en passant par Petit Vampire et ses dessins faussement brouillons.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire